Pourquoi elle ne l’a pas quitté ? Le cycle de la violence conjugale

Le conjoint violent ne l’est pas dès le premier rendez-vous amoureux. La violence s’installe et s’intensifie au fur et à mesure que la relation évolue. Graduellement, les agresseurs mettent en place un enchaînement de stratégies de contrôle coercitif pour isoler, dégrader, exploiter et dominer leur conjointe. La personne victime est sous emprise, elle se croit responsable de la violence qu’elle subit et pense que son conjoint va changer. 

Il existe plusieurs phases dans le cycle de la violence conjugale, qui peuvent se répéter indéfiniment si rien n’est fait. Les quatre phases du cycle sont : la tension, l’agression, la justification et la réconciliation. 

RMFVVC. Et si c’était plus que de la chicane. 2012

Les conséquences du cycle de la violence sur les victimes

La violence conjugale a des effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des personnes qui en sont victimes. L’anxiété, la dépression et les traumatismes constituent certaines conséquences de la violence conjugale.

Chez les femmes

Lorsque le cycle de la violence se répète encore et encore, la violence peut sembler normale voire justifiée aux yeux de la personne qui la subit. Le seuil de tolérance augmente peu à peu et la personne doute de sa propre analyse de la situation, de ses émotions. La victime se dévalorise, elle se retrouve dans un climat de peur et d’insécurité constant. La phase de réconciliation est une phase au cours de laquelle l’agresseur demande parfois pardon ou promet de ne plus recommencer. Ces réactions visent à empêcher la victime de s’éloigner ou de partir.

Souvent, la victime se tournera vers son entourage pour chercher de l’aide. L’aide de ses proches est précieuse. Le fait d’écouter, d’échanger ou de diriger une personne vers des ressources spécialisées peut faire toute une différence dans sa vie (1).

Chez les enfants

Les enfants peuvent être exposés à la violence conjugale ou directement visés par cette violence en faisant l’objet d’abus, d’agressions psychologiques ou verbales. Dans les deux cas, les enfants sont toujours victimes de la violence qui existe dans leur noyau familial et ils doivent vivre avec ses conséquences. Ces enfants, tout comme leur mère, sont confrontés à la détresse, la peur, la honte, la colère, l’impuissance, l’espoir de changement. Ils sont souvent tenus de maintenir le secret sur la violence conjugale vécue dans la famille.

Pour se reconstruire, les enfants doivent avoir un accompagnement approprié afin de comprendre les conséquences que la violence conjugale a eues sur eux, leurs traumatismes et les stratégies d’adaptation qu’ils ont dû développer face à cette violence.

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(1) REGROUPEMENT DES MAISONS POUR FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE. La violence conjugale… c’est quoi au juste ? 2018. [https://maisons-femmes.qc.ca/publications/la-violence-conjugale-cest-quoi-au-juste/]