Situation à risque : comment bâtir des filets de sécurité ?

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Certaines situations de violence conjugale comportent plus de risques que d’autres pour les victimes et leurs collègues de travail ou toute autre personne présente sur le lieu de travail. Plusieurs études mentionnent d’ailleurs qu’il y a un lien entre l’intrusion de la violence conjugale dans le milieu de travail et l’escalade de la violence (1)

Diverses données peuvent vous aider à déterminer si une situation est à risque : 

  • Le conjoint se présente très souvent sur le lieu de travail ;
  • Il a des attitudes menaçantes ou il a déjà proféré des menaces envers sa conjointe ou un·e autre employé·e ; 
  • Il ne respecte pas une ordonnance d’interdiction de contact qui lui a été imposée ;
  • L’employée victime est inquiète, notamment au moment de la rupture. 

À la fin d’une relation avec violence conjugale, l’agresseur ne connaît pas nécessairement l’adresse du nouveau domicile de son ex-conjointe, mais il y a de fortes probabilités qu’il connaisse son lieu de travail (2). Le milieu de travail lui apparaît donc comme le lieu le plus accessible pour entrer en contact avec la victime (3) et pour déployer diverses stratégies de contrôle coercitif.

 

Prévoyez un plan de sécurité en cas de situation de violence conjugale à risque pour le personnel


Dans ces différents cas de figure, ou si d’autres éléments inquiétants ressortent après avoir eu un échange avec l’employée victime, l’organisation peut déployer un plan de sécurité afin d’assurer la sécurité de son personnel.

Il est toujours recommandé de développer ce plan de sécurité de manière préventive, pour ne pas se retrouver dépourvu face à une situation à haut risque. L’élaboration de ce plan doit se faire de concert avec une ressource spécialisée en violence conjugale ainsi qu’avec l’employée victime. Vous pouvez contacter une maison d’aide et d’hébergement de votre région qui détient toute l’expertise nécessaire pour vous accompagner dans cette étape.

Le plan de sécurité peut comporter certains éléments comme :

  • La liste des mesures à déployer et les rôles et responsabilités des diverses instances ;
  • Le consentement de l’employée dans cette mise en place ; 
  • La prise de contact avec une maison d’aide et d’hébergement pour élaborer un plan de sécurité adapté à la situation de l’employée victime. 

Le Regroupement peut vous accompagner dans la mise en œuvre et la personnalisation des différents outils, et notamment du plan de sécurité, en fonction de vos besoins et des spécificités de votre milieu de travail. 

(1) T. K. LOGAN, L. SHANNON, J. COLE, J. SWANBERG, J. « Partner Stalking and Implications for Women’s Employment”, Journal of Interpersonal Violence, 22(3), 268-291. 2007. [https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0886260506295380]

(2) C. J. GIESBRECHT. « Toward an Effective Workplace Response to Intimate Partner Violence » in Journal of Interpersonal Violence. 2020. [https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0886260520921865]

(3) RACHEL COX, MÉLANIE EDERER, « Le traitement de la violence conjugale comme un enjeu de SST au Canada : une étude empirique », Communitas, vol. 1, no 2, 2021. [https://communitas.uqam.ca/la-pluralite-de-normativites-en-matiere-de-sante-et-de-securite-du-travail/]

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